La Bretagne sous la flotte, mais sans faute.
Temps maussade dès le 1er jour et les 3 suivants pour les 46 retraités avertis de ce qui allait leur tomber sur la tête... Bref, débonnaires et mouillés dans cette balade joyeuse, nos voyageurs ont "méprisé" cette caractéristique du temps breton.
Rageant quand on sait qu'il a fait beau et chaud les jours d'après !
En cette mi-septembre attendue, nous ouvrons donc une parenthèse dans notre train-train quotidien pour nous élancer sur les routes des Côtes d'Armor. Nous nous connaissons déjà grâce aux précédents séjours organisés par le COS, réjouis de nous retrouver.
Bien sûr on ne raconte pas la Bretagne. Chacun connaît cet éperon tendu vers les espaces et les houles de la Manche et de l'Atlantique. Chacun sait que la dernière pointe regarde la gloire du soleil couchant lorsque le temps... le permet ! Que la pierre joue un rôle essentiel dans le paysage maritime ou terrien. Avec les falaises battues par les lames, le chaos intérieur avec un point culminant aux monts d'Arrée. Les rivières, les menhirs, les clochers, forteresses ou calvaires... Bref, Armor on connaît. Un mot qui désigne la mer et la côte. Ainsi, Armor commence pour nous à Trégastel avec ces images ci-jointes...
.. Nous y débarquons pour la visite de l'aquarium marin après avoir déjeuné à Plérin sous l'unique rayon de soleil des 4 jours. Aquarium enchâssé dans les rochers de granit avec de belles collections de faune maritime du littoral breton et de poissons exotiques. La vue d'en haut vaut le coup d'oeil. Une visite commentée par un guide très professionnel, parfois excessif dans ses démonstrations mais pour le plaisir des visiteurs.
L'étape choisie nous permet d'arriver à Pleumeur-bodou. L'hôtel, le "Golf Samson", est entouré par un beau parcours de golf. Dominant une partie de la côte on y voit la mer depuis les chambres mais aussi depuis la salle de restaurant panoramique. La vue est imprenable sur l'île de Bono et l'île aux Moines, à ne pas confondre avec celle du même nom dans le Golfe du Morbihan. On y aperçoit son phare et le Fort Vauban à l'extrême pointe gauche. Après un souper copieux, un bon lit nous permet de nous endormir... au doux son du crachin.
Le lendemain, debout à l'aurore. Petit-déjeuner complet et départ pour Perros-Guirec chaudement vêtu. Puis embarquement à bord du "fou de bassan" vers les Sept îles. Les commentaires sont tournés vers cette traversée "nuageuse" qui devait apporter son lot de... vomis, du moins côté femmes ! Bref, nous avons longé les gros rochers constellés d'îlots et pu observer cette incroyable réserve ornithologique et cette quantité faramineuse de goëlands et une famille de phoques gris.
L'après-midi, nous suivons en car la corniche vers Trébeurden et posons pieds à Ploumanac'h. Nous foulons le célèbre sentier des Douaniers. Côté mer, les chaotiques amoncellements de rochers de granit rose offrent un des coins le plus extraordinaire du littoral français. A terre l'endroit envahi de sculptures naturelles donne au touriste un jeu qui consiste à découvrir des ressemblances. Mais ce jour-là la bruine tenace a dicté sa loi, limitant l'observation.
Arrive la vallée du Leguer et sa rivière du même nom. A ne pas confondre non plus avec le port du Legué de St-Brieuc. Décidément le temps reste brouillé dans ce coin sauvage de l'Armor. Mais tout va bien. Personne ne se plaint. Deux arrêts en pleine campagne nous permettent de découvrir le menhir christianisé de St-Uzec et de détailler les motifs de cette étonnante silhouette. Puis la Chapelle Notre-Dame de Kerfons sert une leçon d'histoire avec une guide impatiente mais aux riches commentaires. Un patrimoine surprenant dans ce superbe jubé. Avec ornements, reliefs, retable du Maître-autel. Occasion par ailleurs de sonner personnellement la cloche de cet édifice moyenâgeux.
Vers l'île de Bréhat, la traversée est moins mouvementée que prévu. De ce fait, le spectacle marin est à couper le souffle. Palmiers, mimosas, pins, eucalyptus, et même figuiers témoignent de l'heureux micro-climat local. A la diversité de la flore répond celle de la côte que l'on apprécie depuis la mer avant de l'aborder. On dit de Bréhat cernée d'une centaine d'îlots et de récifs que ses rochers rosissent à l'extrême au soleil...
... Mais c'est sans lui qu'on a marché dans le bourg gris de Bréhat-sud quasi-désert. Bourg agité sporadiquement par les touristes débarqués des bateaux. Des seniors qui s'éparpillaient sur les chemins tortueux troublés un instant par l'étonnant tracteur-train local. Fin d'étape à la biscuiterie-souvenirs de Belle-Isle-en-Terre. L'arrêt est forcément prolongé pour raison de gourmandise notoire et d'achats "à tout-va !"... d'où le retard au restau et à la soirée dansante.
Au dernier jour, nous quittons Pleumeur-Bodou très tôt. Stationnons près du radôme et nous rappelons l'intérêt de cet ancien lieu de télécommunications spatiales. Puis direction Cancale, sans escale et sans épiloguer sur la météo avant de nous abriter à la ferme Marine. Film et visite guidée nous racontent l'histoire de l'ostréiculture archi-présente dans la baie. S'en suit une dégustation d'huîtres creuses accompagnée d'un verre de Sauvignon et une retrouvaille avec une ex-collègue originaire du coin.
Puis avec un semblant d'éclaircie nous arrivons à St-Malo où l'on déjeune intra-muros dans un vieux restau aux décors rustiques. Fin de séjour en "p'tit train". Une voix féminine commente l'histoire de la cité corsaire tout au long du parcours. Train chargé au point que nous étions serrés comme des sardines d'où l'expression..." le corps serre de St-Malo" !
signé Jean-Charles Meunier.
N.B. Pensons à nos retrouvailles avec la joie de nous remémorer ces moments passés ensemble. Le but étant d'échanger nos clichés et, bien entendu, d'envisager un prochain circuit ... au sec si possible !