Eclatante la Crète... mais autant qu'on le prétend ?

Sa mer émeraude, ses chapelles et monastères superbement disséminés, son littoral ciselé, ses plages granuleusement blanches, ses palmeraies et oliviers à souhait, sa population débonnaire, ses personnages antiques "présents". Voilà un raccourci sur la Crète côté face avec toutes ses curiosités insoupçonnables. Partout on fait le plein d'Histoire et de soleil. Oui la Crète est un beau voyage à faire...

... mais côté pile, la Crète c'est aussi des crétois plus ou moins accueillants. Sur la route, ce sont des mabouls ! La signalisation y est aléatoire et hors normes. Le relief est fragmenté et sale, les "vrais" vestiges sont à trouver par soi-même. Côté excursions, il faut savoir choisir les "bonnes", mais gare au budget ! Aux musées, pas de traduction française. En toile de fond l'Iliade et l'Odyssée, Thésée et le Minotaure avec ses légendes indénichables. Si bien qu'excepté côté "bouffe", on reste sur sa faim, sauf lorsqu'on bénéficie d'un bon guide francophone permanent... En 3 mots : épatante la Crète ?..

Découvrir toute l'île... en six jours

D'après notre guide "tout est faisable". A condition de nous transformer en Icare ! Car, soit dit en passant, notre charmante guide crétoise pense d'abord "productivité". Naturellement, il est impossible en 6 jours d'explorer l'île. C'est difficile pour cause de longues distances et routes sinueuses. Il faut savoir faire des choix. Héraklion, Agios Nikolaos, Spinalonga et l'arrière-pays proche. Car, pour ne citer que Vai à 153 km à l'est, il faut environ 3 h de route (6h all/retour enfermé en auto). Sa flore sa faune et ses palmeraies sont exceptionnelles, certes. Mais il faudrait se lever très tôt tous les jours et oublier le dîner. Depuis Analipsi, tout est loin. D'ailleurs lesquels d'entre nous ont pu "tout faire"? Tilissos, le plateau de Nida, les grottes de Zoniana, le village du peintre Le Gréco, les îles Santorin, les gorges de Samania, l'incomparable port de La Canée ou l'extrème côte sud ?..

Voir un minimum

La solution pour ne pas "subir le kilométrage" enfermé dans un car (avec toilettes inutilisables), ce sont les locations de voitures. Mais là, il y a beaucoup à dire. Loueurs multiples et autos mal entretenues malgré les apparences. Et ne parlons pas d'assurance ni de jauge à essence ! Sur route, attention aux 2 roues sans casque et aux chauffards "accrédités". Mais aussi à la profusion de radars ! Conseil pour éviter "la pression" des automobilistes crétois, se fondre parmi eux en virant l'autocollant de location.

Hormis ces point regrettables, tout va bien. En octobre il fait 28°, 21° en soirée. La mer est douce et tiède. De la poussiéreuse Héraklion aux villes côtières comme Réthymnon, en passant par Knossos, tout surprend et interpelle. Avec 50 millions d'oliviers, mais je ne les ai pas comptés, et autant de palmiers, on ne pense qu'à vadrouiller. Cette île mérite de se (re)découvrir avec du temps et de la monnaie. Santorin et ses monastères aux toits bleus vaut 160€ par personne. Autour d'Analipsi on s'attarde dans les chapelles mais aussi dans les boutiques. Les commerçants vous laissent faire vos choix. On vous offre parfois un Raki, genre "schnaps" à 75°!

Les piscines de l'hôtel et les chambres

La première chose que l'on fait sitôt arrivé, c'est plonger dans les deux piscines. L'une est située devant la salle de resto. L'autre, plus exotique aux formes arrondies est abritée et entourée de palmiers. Toutes deux sont très salées et tièdes et proposent bar et paillotes (sur la photo pas de baigneurs, ne cherchez pas il n'y a pas d'erreur !) Côté chambres, le top pour tous avec grande terrasse avec vue mer/montagne dégagée pour certains. Belles et spacieuses elles n'appellent aucune remarque.

Pour éviter l'anecdote "qui tue", roulez avec une attention soutenue

à condition de parler le grec bien sûr ou l'anglais pour dépanner. Sinon, à défaut de pouvoir se renseigner pour visiter un monastère ou un village perché, on finit dans un cul de sac ! Rouler 12 km pour aboutir en haut sur une incroyable décharge à ciel ouvert, c'est plutôt "raide". Avec, jusqu'en contre-bas, des barbelés serrés entourant l'immonde lieu. Et d'antiques pelleteuses en guise de portail pour boucler l'accés. Du jamais vu en altitude ! Merci aux absences d'indications.

Du coup, je ne sais pas si on peut dire que la Crète est la face cachée de la Grèce. Quant aux personnages grecs fiers, révoltés et incroyables que nous avons étudiés à l'école, ils ne sont pas là pour vous guider. En revanche, dans la plaine désertique, on parcourt les routes aux habitations non finies pour ne pas dire en ruines. On trouve l'habitant et sa maison peinte à la chaux. Souriant dès qu'on lui adresse un témoignage de sympathie, il affirme que le touriste... court à la ruine ! Partout chiens et chats à la maigreur rare errent. Sable, roches et terre âcre "noircissent" le tableau. Portant traces des vestiges, les contreforts rocheux apparaissent plus loin retenant sable et lumières châtoyantes. Un paysage lumineux qui, hélas, contraste lui-même avec des débris en tout genre abandonnés en quantité...

Luxe et pauvreté se côtoient

En prenant le petit train, étonnamment managé par une équipe peu aimable, on serpente entre le luxe et le "rien", les chapelles et les échoppes. En bordure de littoral, il y a les hôtels 4 et 5 étoiles avec leurs vraies pelouses rases et vertes, aux odeurs de plantations bien présentes. Hôtels avec piscines où flirtent les riches étrangers d'un côté et les autochtones les plus pauvres de l'autre, sur le terrain vague. Et puis, ce qui étonne encore, ce sont ces loueurs d'autos "posés là" en rase campagne, parmi roseaux et hautes herbes.

L'arroseur arrosé, ni vu, ni connu, personne ne l'a vu

Autre anecdote lorsque j'aperçois dans une résidence voisine le photographe de notre hôtel. Vendre ses photos aux touristes c'est louable. Mais ce même homme "shoote" aussi depuis les hauteurs d'autres résidences, objectif pointé vers les chaises longues occupées ! Ni vu, ni connu ! Comme il ne manifestait aucune gêne, je l'ai photographié à son tour, contre son gré, à l'endroit même où les vigiles m'avaient cordialement prié de ne pas entrer. C'est à dire à l'hôtel St-Constantin 5 étoiles !.. kalispera, ime galos...

Parenthèse dans notre vie "agitée" de retraités : le labyrinthe... pour rire

On est forcément dépaysé sur cette terre accidentée. Impression de fouillis en ville, terre sauvage en campagne. Outre Knossos, le fameux labyrinthe méritait donc d'être trouvé. Et, surprise, je l'ai trouvé... avant d'y entrer avec une boussole puisque le seul sens de l'orientation ne suffit pas. Ensuite j'ai laissé une main sur un mur pour en sortir. Enfin, j'avais prévu couchage, eau et casse-croûtes pour caresser le Minotaure après 9 heures d'errance !.. Trève de plaisanterie, le roi Dédale était un farceur (à vos docs !), mais sans aucun sens... de l'humour. Difficile donc d'imaginer l'ampleur du dédale à l'époque antique. Sinon avec ce dessin, de quoi y perdre son grec !

Soirées d'animations sans surprise

Le soir, des spectacles en musique et costumes locaux. Danses gréco-classiques avec le public et l'incontournable "Sirtaki du film Zorba" (1964) qui n'est pourtant pas la danse traditionnelle de la Grèce. Animations francophones et soirées dansantes à la belle étoile au bord de la piscine nord pour tous.

Côté "bouffe", de l'huile, des olives et des mezés

Huile à part, l'île produit ses surprises alimentaires (tiens, pas de champignons à la grecque). On dit que la Grèce et la gastronomie ne font qu’un. Mais il faut quand-même chercher les effluves de bonne cuisine. Car, contrairement à ce qui est écrit dans les guides, elles sont rares. Pas comme l'huile. De l'huile d'olive, la vraie en grande quantité. Elle rallongerait la vie ! Pour faire frémir les papilles, hors hôtel, il faut donc entrer dans une taverne. Les escargots ? En octobre, ce n'est pas la saison. Alors poulpe grillé ou feta légèrement cuite au four, fromages de chèvre et feuilles de vigne savoureuses, impossible de passer à côté de tous les assortiments. Mezés et délices locaux, comme la kakavia, cette soupe de poissons. Il y a les soirées crétoises pour vérifier. Mais quand on débarque pour la première fois en Crète, selon un "vrai" guide, on a tendance à se contenter de reprendre les plats grecs classiques. Cependant, dit-il, on aurait tort d’oublier les spécialités crétoises si souvent diététiques. Le problème, c’est que les restaurateurs ne sont pas nombreux à proposer des plats tirés de la pure tradition culinaire crétoise. La "malbouffe" fait aussi des ravages en Crète...

L'hôtel Europa Beach, son parc et ses geckos... et "ses" avions

Dans le parc de l'hôtel on découvre une flore luxuriante. Entre les deux piscines, quelques bananiers et leurs bananes vertes, des grenadiers, des figues de barbarie, des citronniers et des orangers avec leurs fruits pas encore mûrs, ainsi qu'une belle végétation de palmiers et d'oliviers. En mitoyenneté une grande "basse-cour" avec chèvres-barbiches "kri-kri capra" qu'on ne trouve qu'en Crète, coqs, poules, moutons communs. Soudain, un gecko apparaît en haut d'un mur, près d'une fenêtre vers minuit. De quoi bondir ! Mais non, ce lézard à ventouses aime les murs où il puise sa nourriture d'insectes à la nuit tombée. Impressionnant quand on n'est pas prévenu, surtout lorsqu'il se débine à l'envers ! Quant au bruit des avions passant juste au-dessus de l'hôtel pour atterrir sur l'aéroport proche, il n'est pas excessif. D'autant moins qu'on n'y pense pas en journée et que les atterrissages sont limités la nuit à partir de 0h 30. Seuls les coqs aiment à les concurrencer vers 5 h du matin.

Le bar et son "Ouzo", le restaurant et son "garde-chiourme cravaté"

Bienvenue au bar avec gentils serveurs de 10 à 18h et "Ouzo à gogo", le pastis local dilué. Contiguë, la salle du maître d'hôtel absolu, un moustachu cravaté. Moins impressionnant que notre gecko, l'homme est un véritable "garde-chiourme". Il ne sourit jamais. Rien ne lui échappe. Au buffet, pas de grosse nourriture, mais un florilège de bons plats, de goûts, de saveurs et de couleurs. On se sert le plus souvent avec un verre de vin du pays, le kokinello. Quant au service il est impeccable et les prestations sont très professionnelles.

Eros et l'amour au musée

Dans les musées, c'est demi-tarif à partir de 65 ans. Impossible donc de quitter la Crète sans évoquer Eros dans la mythologie grecque.

Retour à Orly, température 11°

Retour près d'un hublot gauche. Trajectoire presque identique qu'à l'aller. Passage à la verticale du Mont-Blanc. Merci au commandant de bord et à son équipage. J'ai de nouveau pu photographier le cockpit de notre Boeing 737-800 de Transavia. Avion récent de deux ans. Vol retour TO 1253, posé pile-poil à l'heure à 20h15, après 3h10 de vol pour 2386 kms. - Vitesse de décollage : 220 km/h. - Vitesse de croisière 780 km/h (et moins 55°) - Arrivée peu avant 23h à Mardié Loiret, pris en charge par "Cars Loiret tourisme".

(A l'aller : Vol Transavia TO 1252 depuis Orly - 189 passagers - 3h10 de vol - Beau temps.

Avions pu apercevoir depuis un hublot : le Lac Léman, la chaîne des Alpes, Venise, la Croatie, l'Albanie, la Grèce et l'île de Dia face à l'aéroport d'Héraklion... décalage horaire + 1h)

Signé, Jean-Charles Meunier.

________PATCHWORK PHOTOS________________________________

N.B. contraintes du blog oblige, des absences de renseignements plus ou moins volontaires existent. Lire vos docs exhaustives. A propos de photos, pensez qu'à raison de 500 images par couple, ça représente environ 7500 images à voir ! Une paille ! Yia sas !

Merci au COS St-Jean-de-Braye 45 et à Leclerc-Voyages. Une excellente organisation qui avait tout prévu, y compris cette fameuse assistance tous risques "Mondial-Assistance" qui a servi efficacement pour l'un d'entre nous.

Situation géographique : Héraklion se trouve à 2386 kms à vol de canard de Paris-Orly. De notre hôtel Europa Beach situé à Analipsi, il y a 341 kms jusqu'à Athènes. / De la Crète à Tobrouk en Lybie il y a environ 350 kms / d'Héraklion à Rhodes 303 kms / d'Héraklion aux côtes turques Datça 277 kms / d'Héraklion aux côtes sud de la Grèce 230 kms / des côtes sud de la Crète aux côtes nord de l'Egypte 380 kms.

quelques images supplémentaires....

CRETE inattendue

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