Pour cette cuvée 2011 du voyage du COS de St-Jean de Braye, autant le dire tout de suite, l'aventure auvergnate est contée avec en toile de fond quelques "maux"... d'esprit, en toute modestie bien entendu. En un mot, les seniors s'évadent encore pour s'éclater parmi les volcans...

En route avec Monsieur Victor

Notre histoire commence peu avant Clermont-Ferrand avec un petit-déjeuner "autoroutier" et une "halte-pipi" sur l'aire des volcans d'Auvergne, histoire de se mettre tout de suite en appétit avec une vue imprenable sur le Puy-de-Dôme.

A peine arrivés à Thiézac, et avant d'intégrer nos chambres, nous avons d'abord "subi" Monsieur Victor (assis au 1er plan). Amicalement surnommé "Tournesol-Tryphon" pour ses "postes d'écoute portatifs" en berne. Je dis "subi" car avec Victor il n'y avait pas vraiment moyen d'en placer une. Mais Victor, c'est un guide septuagénaire intarissable sur son terroir. Un guide à part qui part au quart de tour sur tout. Contant et comptant dans tous les sens et dans toutes les époques. Ainsi, avec Victor on comprend que "t'as tort de te poser trop de questions", sacré Victor !

Aurillac et le musée

Passer à Aurillac sans pouvoir s'y arrêter vraiment, ça reste un peu frustrant, mais surmontable... selon Victor. Voilà, parmi les maux le 1er mal est dit, autrement dit... "mots dits soit Simplon" l'organisateur ! Oui car, en dehors du musée, la capitale de la Haute-Auvergne aux ruelles tortueuses valait bien un détour supplémentaire. Surtout dans ses vieux quartiers. Mais Victor avait parallèlement d'autres "chats à fouetter" et n'était pas aussi disponible qu'il n'y paraissait. En outre, notre car datant du siècle dernier trimballait déjà des faiblesses avec ses hauts-parleurs voilés !

Ce faisant le musée-volcans situé dans le château St-Etienne nous fait rentrer dans le vif du sujet. Il montre un Massif Central époustouflant. C'est la région d'Europe qui renferme le plus grand nombre de volcans. Musée bourré de documents et de plateaux-reliefs avec une riche iconographie.

Deux films racontent les éruptions, la faune et l'écologie. Des espaces contiennent plusieurs espèces animales dans leur milieu vital. Le musée est conçu pour élargir la connaissance du paysage et des animaux de tous poils et de toutes plumes.

Aurillac, c'est 7 minutes d'arrêt devant Gerbert l'auvergnat. Ce petit patre et "pape de l'an mille". En car, nous observons les ronds-points flanqués d'un parapluie carré ! Carré, cette circonférence qui a mal tourné et spécialité locale que nous n'avons pas pu déployer. Aurillac vue du car restera donc un centre historique déroulant son patrimoine. C'est Simplon qui le dit et c'est Victor qui en parle. Passionné d'Histoire il en dit trop ou pas assez sur le sujet, notamment sur les histoires d'amour royales locales. Et puis vient le diaporama du 1er soir. Un diaporama un tantinet trop long qui aurait mérité meilleure écoute. Hélas, levés depuis 5 heures le matin, nos seniors n'ont pas tous résisté à l'appel des fleurs et des descriptions géologiques.

Sens dessus, sens dessous

Justement, au vu du diaporama "sens dessus, sens dessous", on comprend que cette terre auvergnate grattée jusqu'à l'os est une sorte de désert d'altitude. Pendant des millions d'années les entrailles explosives de toute cette région ont malaxé les reliefs et taillé à vif les gorges sauvages et modelé ces plateaux sur lesquels nous avons circulé avec ce car inconfortable. L'art roman et une multitude de châteaux médiévaux en nid d'aigle y ont trouvé une terre d'élection.

Thiézac au pied du Plomb

Petit bourg fleuri de 750 habitants, 805 m d'altitude dans un élargissement de la vallée de la Cère. En remontant à pied la route en lacets vers Aurillac on y domine le bourg et on aperçoit sans peine le Plomb du Cantal, 1858 m, 2ème sommet d'Auvergne. On y devine les pistes de ski. Le 1er sommet est le Puy de Sancy à peine plus haut à 1886 m. L'hôtel l'Elancèze, cantalien quant à lui, du nom de sa montagne, nous abrite avec ses chambres

confortables, son bar et son restaurant.

Au "restau" chacun note la bonne bouffe copieuse. Que celui ou celle qui ose dire le contraire lève le doigt ! Même les 2 Martine qui ont horreur des tripoux ont adoré lesdits tripoux ! D'ailleurs, le patron Michel n'a de cesse de mettre la qualité au centre de ses priorités. Sa passion est au service du client et s'appuie sur le calme des lieux, le charme du bourg, la cuisine du chef (la sienne), la courtoisie et l'organisation de soirées festives, crêpes et sangria en renfort avec un bar qui sait retenir ses adeptes. Bref, c'est la garantie d'un séjour simple et réussi.

Vite, à la source

Nous voyons la station thermale de Vic-sur-Cère. Son eau de fer salée potable, quasi imbuvable, y jaillit naturellement, abritée sous un kiosque. Ca coule de source. Elle est recommandée en guise de désintoxication alcoolique mais aussi pour combattre l'asthénie. C'est ici que Robert a craché l'eau bue mais qu'à défaut de volcan... l'obus éclate !

Proche de la source, nous ne verrons pas le rocher des Pendus qui nous attendait. Faute de temps ou faute de guide ? Toujours est-il que le col de Curebourse à près de 1000 m d'altitude offre pourtant un très beau point de vue depuis le haut de son rocher sur la vallée de la Cère, les grands sommets du Cantal et le bassin d'Aurillac. Passons notre chemin.

Carlat

Après quelques lacets indigestes et précédant l'arrivée au village, il y a cet arrêt en bordure de champs sur cette route étroite en corniche. Observation des vaches de Salers et d'Aubrac ainsi que d'une ferme restaurée avec les fameuses lauzes. Victor taille une bavette avec Georges. Ce dernier est en (re)connaissance du terrain qu'il avait jadis foulé avec Jacqueline. Nostalgie quand tu nous tiens et quand nous tenons à des photos vaches au grand dam du chauffeur Eric jouant de la corne de brume en guise de rappel des troupes.

Puis entrons à Carlat avec cette vue panoramique saisissante sur ce rocher incroyable, comme tombé du ciel. C'est le rocher de Carlat. Un restant basaltique des éruptions volcaniques. C'est ici qu'on a dû dissuader Claude et Robert de déplanter le panneau !

Salers, fallait s'y attendre : vachement bien !

"Vachement" naquit un jour de la méchanceté supposée des vaches. Nos ancêtres rustiques manquaient, paraît-il, d'un peu de tendresse pour leurs bêtes dont ils s'entouraient...

La ville est belle. Bâtie autour d'un château qui verrouille le plateau, ses maisons à tourelles se caractérisent par des toits de lauzes grises et noires. Parmi elles, il y a la maison du Bailliage la plus harmonieuse des maisons située sur la grande place. Avec sa fontaine, la place Tyssandier d'Escous compose un étonnant décor du XVème siècle. C'est d'ailleurs Tyssandier d'Escous qui améliora ici même l'espèce bovine locale au milieu du XIXème s. C'est lui qui crée la race de Salers. Voyez cette superbe descendance. A l'époque, cette vache était d'un rouge acajou, sans une tache, avec une ample corne en forme de lyre...

... Fatiguée par le poids de sa corne cette vache a l'air de dire : "ah mon pote si tu savais comme la corne m'use" ! A peu de chose près la corne de brume et la cornemuse auraient pu s'associer ! En attendant, à 850 m. d'altitude la vue ensoleillée depuis les remparts reste superbe.

Les sabots de Marcolès

Ce petit patelin médiéval sans pluie a bien plu. Ensoleillé il était l'objet d'une belle balade à travers ses ruelles. Un site pour l'amateur de vieilles pierres. On a failli y perdre Victor après avoir visité la saboterie située un peu à l'écart du bourg.

Question : dans les années 1900 et jusqu'après guerre, qu'est-ce qui est plein le jour et vide pendant la nuit ? Réponse le sabot ! Et le sabotier de faire une démonstration de son talent et sa façon de donner forme aux sabots de bois. Une des machines date de 1925, mais le travail est encore fait main en grande partie. Si on dit que ce sont les cordonniers qui ont des babouches fatigués, ce n'est pas le cas ici à Marcolès.

Saint-Flour bâtie sur un escarpement volcanique

A près de 900 m d'altitude, c'est ici qu'on y fabrique un petit fromage auvergnat dont on dit qu'il est haut comme... trois tomes ! Du moins c'est tout comme. C'est Paul qui fut le premier à descendre du car sur le chemin de St-Flour, pourquoi Paul ? Parce que Paul et Denise sont ensemble et que Saint-Paul devance toujours son épouse de Nice ! D'ailleurs notre guide local n'est pas en reste avec les jeux de mots associés dans l'art de raconter sa ville. D'abord l'art comptant pour un n'étant pas du même ordre que l'art du XVIème conté par lui ! Du coup il fallait être attentif. La devise du lieu étant "nul te prit jamais que le vent" décrit mieux qu'une longue histoire la situation abrupte de la ville. Ville bâtie sur un éperon dressé au-dessus de rivières

bouillonnantes et dont les archives témoignent abondamment.

Marchons ainsi dans la citadelle, dans les pas de notre guide volubile au rythme de ses histoires et actualités locales jusqu'à l'imposante et puissante cathédrale. L'édifice est austère et nanti de tours carrées renfermant le seul "Christ noir" de France. C'est ici, selon notre guide, qu'un visiteur grognon catholique, féru en religion sortit du portail... en protestant !

Le retour des évadés

Retour vers Saint-Jean-de-Braye. Dernière halte à Saint-Amand-Montrond pour un souper au restaurant "Le Noirlac" du nom de l'abbaye. Derniers "verres de contact", donc dernier apéro : souvenez-vous, on a tous vivement trinqué avant de souper et de rentrer.

Jean-Charles, votre serviteur.

Ils s'évadent vers Thiézac en Auvergne

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